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S’envoler puis,
chuter.
Se laisser tomber dans le vide.
S’abandonner à l’inconnu.
S’abandonner aux bras de l’inconnu.
Partager ses peurs, ses malfaçons, ses disgrâces,
ne plus avoir honte de dévoiler sa pudeur.
S’attarder sur les petits plaisirs de la vie, qui par leur simplicité
nous émoustillent les entrailles, et nous font tourner la tête.
Le Vertige du Sous-Sol
capture et nous
raconte des instants de vie
d’un acrobate neurasthénique et d’une danseuse papillon de nuit.
Lui, la peur au
ventre, il va chercher la hauteur.
Elle, est animée par un fantasme d’apesanteur.
De solitude en
solitude, ils se cherchent et s’effleurent du regard.
Lorsqu’ils se croisent et se touchent enfin,
au fond d’eux même naît le vertige.
Le fantasme de
hauteur
Il arrive que face à
la difficulté, nos rêves s’évaporent.
La raison nous fait souvent abandonner nos folles envies
et nos fantasmes qui paraissent farfelus aux yeux de l’entourage.
Celui qui écoute ses désirs intérieurs est montré du doigt,
comme un
extravagant.
Mais il y a des
désirs organiques que rien n’arrête.
“L’acrobate” est
motivé par un but ultime et insensé : celui de voler.
Quoi qu’il fasse, malgré ses peurs, il est attiré par des hauteurs
vertigineuses.
Alors il saute, de plus en plus haut, mais c’est un homme : il retombe.
Il échafaude toutes sortes de plans, accomplit toutes sortes d’exploits
(acrobaties au sol et au mat chinois, cascades…)
pour s’arracher du sol et
rester suspendu dans son vertige : l’apesanteur.
“La danseuse”
cherche elle aussi la hauteur,
cette sensation de ne plus être attachée à
rien.
Fluide et sans force, elle tente de se rendre plus légère que l’air.
Comme soufflée par le vent,
légère brise ou tornade,
elle glisse au-dessus
du sol.
Elle virevolte.
Elle bondit, incisive.
Elle reste suspendue au temps.
Elle à la tête qui tourne, elle est ivre,
elle rencontre son vertige.
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Le contact
inévitable
Tout va trop vite.
Il faut avancer, toujours plus loin, toujours plus vite.
Notre corps subit de nombreuses agressions physiques “ordinaires”.
Pour nous protéger,
nous occultons les sensations désagréables comme
stress, anxiété, peur …
Les sentiments se mélangent et sans nous en rendre compte,
nous refoulons aussi tendresse, amitié, fraternité …
Hâtivement,
nous banalisons les gestes, et peu à peu,
ils deviennent
inconscients.
On saisira facilement le bras d’un interlocuteur, afin de s’assurer son
attention.
Chaque geste à son
importance, sa saveur et son sens.
Sans précipitations,
au détour d’un regard, par un croisement furtif,
nos deux personnages
s’observent et se cherchent.
Chacun avec sa pudeur,
ils se dévoilent et au travers de petites choses et
de petites attentions,
ils tentent de s’apprivoiser mutuellement.
Inévitablement, l’un touche l’autre.
Ils se frôlent, s’empoignent, s’enlacent.
Ensemble, ils entament une longue étreinte et au fond d’eux même, ...
Ils
réinventent leur vertige.
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Nous ne sommes
pas seuls
Nous sommes marqués
par l’empreinte de nos ancêtres.
Comme une ombre invisible, elle se colle et veille sur nous.
Elle nous guide ou nous met à l’épreuve, parfois.
Malgré nous, cette influence “mystique” déteint sur nos actes.
Comme si une entité,
accolée à nos épaules, nous murmurait la suite.
Lors de la
représentation, “le technicien” participe dans l’ombre,
à la magie du
spectacle.
Comme une présence imperceptible, il reste là, discret et omniscient.
Il veille et observe en retrait.
Il intervient parfois pour allumer une ampoule qui par sa lumière,
guidera
nos personnages.
Il déplace un objet qui servira plus tard à la rencontre ...
Il est possible qu’il modifie le cours des choses en déplaçant un acteur,
ou en l'incitant à agir.
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L’Espace
L’espace scénique
est conçu comme un puits de lumière.
Le plancher donne la profondeur,
et le sommet des 2 mats, la surface.
C’est ici, dans les profondeurs de notre Sous-Sol, de notre inconscient,
qu’il faut creuser pour dévoiler aux yeux de tous,
nos émotions, nos ivresses, nos vertiges.
La cabane représente
la carapace que nous fabriquons
pour nous protéger contre ce qui nous entoure,
contre le monde,
contre les
autres.
Planches, chiffons,
trucs sans formes et ferrailles s'accumulent,
s’entassent et se superposent.
Les éléments se grimpent dessus pour être plus près,
de la surface,
du jour,
de la lumière.
C’est dans ce décor
“bidonville” que loge notre danseuse.
Notre acrobate,
lui
aime déjà la hauteur.
Pour monter plus haut, il ne voudrait pas descendre trop bas.
Ainsi, il trouve refuge et pose son nid sur le toit de la maisonnette.
Les objets sortant
de cette saleté sont haut en couleur,
à l’image des jouets d’enfants,
naïfs et rassurants.
La production de cet univers sombre devient lumineuse et fleurissante,
créant ainsi un décalage ironique qui permettra, sans doute,
de relativiser une vision pessimiste de la société qui nous entoure.
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