Les Moires
Les Moires est un parcours urbain au féminin. C’est aussi le nom de 3 divinités grecques, au dessus des Dieux, qui président la naissance, la vie et la mort. Elles sont incarnées par 3 contorsionnistes féminines qui tout en souplesse, dansent, jouent et nous guident à la découverte de paroles de filles et de femmes filmées dans la ville.
Dans la mythologie grecque, Les Moires sont les trois sœurs qui personnifient la divinité du destin, elles président la naissance, la vie et la mort des humains.
Clotho, la fileuse tisse le fil de la vie, Lachésis, la Répartitrice le déroule tout au long de la vie et Atropos, l’implacable le coupe pour conclure. Les dieux eux-mêmes ne peuvent pas influencer les moires, elles sont le Destin.
Elles sont femmes et au dessus de tout.
Durant le parcours ces 3 Moires sont incarnées par 3 artistes féminines. 3 contorsionnistes qui par leurs qualités corporelles complémentaires dans le rapport au corps, à l’exploit, la torsion et la nature de l’expression sont Les Moires.
Leurs 3 pratiques résonnent avec les caractéristiques des 3 moires, par la douceur des courbes de la fileuse, la façon de nouer et d’enrouler les membres de la réparatrice, l’équilibre imperturbable de l’implacable coupeuse.
La contorsion est une discipline de cirque quasiment exclusivement féminine dans un milieu, malgré tout, machiste par la présence et la force de l’homme exploitant la femme pour ses formes, sa beauté et sa capacité à séduire les autres hommes. La caricature enferme souvent dans le stéréotype de l’assistante du magicien, de la diversion et du faire-valoir.
Mais les contorsionnistes emmènent, avec “souplesse” leurs corps là où les hommes sont peu capables d’aller.
Au XVIIème siècle, le moire (angl. Mohair) était un camelot d’étoffe de laine. Il avait aussi la mission de créer du lien entre les habitants.
Les Moires est un projet artistique, participatif et engageant la population.
En récoltant des témoignages de femmes de tous âges et de toutes conditions, nous parlerons de ce que c’est que d’être une Femme aujourd’hui, dans le temps, sa place sociale, affective, son corps, son âge, être une mère, une compagne, isolée, assumée ou méprisée, question de féminité, de « girl power »…
Les Moires délivrent une parole ordinaire et naturelle, de femmes de notre temps.
Par leurs torsions, par leurs danses, les 3 artistes réagissent et interagissent avec ces paroles filmées ou enregistrées, en solos et ou collectif, tout au long d’un voyage en cœur de ville tissant ainsi le lien invisible entre nos histoires.
Tout au long du parcours les Moires tracent le fils rouge, ligne courbe de la vie qui nous conduit tous jusqu’à la coupe finale de ce fil.
Démarrage des rencontres
Mercredi dernier, nous avons eu rendez-vous à l’école Alphonse Daudet pour filmer les témoignages de groupes d’enfants des classes de CM1 et CM2.
Nous présentons rapidement à chaque groupe, constitué avec les enseignants de l’école, le travail de création que nous menons sur spectacle Les Moires sur la thématique des femmes et nous leurs expliquons que nous souhaitons avoir leurs témoignages filmés sur différentes questions à ce sujet.
La séance commence avec le groupe de 14 garçons, par un travail sur la place du silence, du respect de l’autre et sur le travail de préparation de l’acteur. Une fois les réglages techniques réalisés, les règles du jeu établies, Guillaume commence par leurs poser les questions « C’est quoi une femme ? » « et une grand-mère ? »
45 minutes plus tard, le groupe de filles arrive , plus nombreuses et disciplinées. Nous avons scindé le groupe en 2, un groupe de 7 et de 8. La prise de parole est une peu différente, nous leurs demandons si elles peuvent nous citer des femmes célèbres, des femmes super-héros et ce qu’est une femme super-héros dans la vraie vie ? Nous avons vécu un grand moment d’émotions quand nous avons posé la question « Qu’est-ce que c’est une maman ? ».
Puis à 10h15, est entré dans la salle le 3ème groupe, mixte celui-ci. La mise en place et en action du groupe a été plus lente mais une fois l’enjeu bien compris les réponses ont fusé à « Qu’est-ce que c’est une fille » et « imagine une femme, dame, sœur et dis-lui un compliment ».
A partir de 11 heures moins le quart jusqu’à la fin de matinée, nous avons terminé avec la rencontre de 5 fratries. 2 par 2, les enfants sont venus nous parler des femmes de leurs vies, de leurs relations entre frère et sœur ou sœur et sœur. Ces échanges plus calmes ont permis d’avoir des propos plus personnels et individuels.
Toutes ces rencontres nourriront le propos artistique du spectacle et étofferont certainement les vidéos du parcours urbain du 11 mai prochain.
Mercredi prochain nous rencontrerons d’autres filles et des maternelles.
A suivre…